“Cette pierre est un monolithe de type menhir.
Placée au carrefour de la rue de l’église et de la rue Aubain, elle devait à l’origine servir de borne pour diriger les marchands et les guerriers de l’âge de bronze (vers – 2 200 avant J-C). Il est probable que cette route, plutôt une piste, venait depuis le sud en passant par Agon et se dirigeait vers Gouville pour se poursuivre vers la Hague. Son utilité était de doubler la route maritime qui suivait la côte pour aller chercher dans l’ile de Wight l’étain nécessaire avec le cuivre à la confection du bronze. (…)Cette route permettait également de desservir les fermes d’où l’embranchement. Cette route devait donc correspondre à la RD 72 actuelle, même si aujourd’hui elle en est plutôt parallèle. Cette piste servait plutôt l’hiver. Il y avait sans doute plusieurs pistes en fonction des saisons. L’été elle devait sans doute suivre le cours des rivières depuis la Siame jusqu’au Gidron. Ce qui explique les menhirs d’Agon, de Saint Malo de la Lande, Linverville et de Gouville ainsi que le pont du Gidron. Cette borne pouvait aussi servir de limite pour une propriété foncière, une ferme.
L’enfouissement de la pierre ne doit pas être anecdotique et sa proximité avec l’église non plus. En effet, au fur et à mesure du temps, ces pierres furent souvent associée à des rites de fécondité. Et lors de la première évangélisation, au IVème siècle de notre ère, elles furent soit couchées, soit brisées, soit enfouies par les disciples de Saint Martin qui luttaient contre les cultes païens. Nous pouvons penser que cette pierre fut enfouie à cette époque; il est possible qu’un morceau en soit resté sous le carrefour”